
À la rencontre de ...
Jocelyne Doumeau est née à Mayenne. Ville cruellement marquée par cette guerre et le bombardement du 9 juin 1944.
« C’est à toi maintenant »
« J’étais sensibilisée au travail de mémoire car j’accompagnais mon papa, ancien Déporté, lors des cérémonies. Je connaissais son histoire, il l’avait écrite. Il est décédé en novembre 1995 ; l’année suivante, personne n’a lu à sa place le traditionnel message lors de la Journée des Déportés. Maman m’a dit : c’est à toi maintenant, c’est à votre génération de prendre le relais. »
« CE LIEU, NOUS ALLONS LE CRÉER »
« Pour être légitime, je suis allée à Paris me faire connaître de la fondation pour la mémoire de la Déportation. J’ai enregistré des témoignages de Déportés qui n’avaient jamais parlé mais ont accepté de se confier à la fille de l’un des leurs. J’ai collecté objets et documents. On me disait que c’était une bonne idée mais cela n’allait pas plus loin. En 2005, visitant les lieux de mémoire du Vercors, j’ai eu le déclic et j’ai dit à mon mari : ce lieu, nous allons le créer nous-mêmes. La Ville de Mayenne a été la première à répondre favorablement à notre demande. »
« UN PROJET COMMUN, DES GENS DIFFÉRENTS »
« Je me suis d’abord tournée vers les enseignants et les familles de Déportés. Des bénévoles nous ont rejoints. Je tenais beaucoup à ces regards croisés. C’est un projet commun porté de gens différents et c’est ce qui fait notre force. La Fondation pour la mémoire de la Déportation, la Fondation pour la mémoire de la Shoah et la Fondation de la Résistance nous suivent… Sans le soutien des collectivités on n’y arriverait pas, mais nous gardons la liberté sur tout ce que nous entreprenons, en étant suffisamment responsables pour rester factuels, pédagogues. »
« Aujourd’hui, plutôt que la fierté, je ressens du bonheur et la sérénité du devoir accompli. »
Jeune diplômé en histoire, originaire de la Manche, Aurélien Norgeot est arrivé au Mémorial par le biais du service civique, interpellé par ce lieu particulier et intéressé par l’histoire humaine de cette époque.
LES PARCOURS DES DÉPORTÉS
« Mon premier passage m’a permis de mettre en place une exposition temporaire. Puis on m’a confié une mission permanente de recherche historique sur les parcours des Déportés mayennais avec l’objectif de poursuivre et d’enrichir les travaux, d’explorer de nouvelles archives récemment ouvertes, d’écrire des livres sur ces parcours. Le Mémorial a déjà publié six ouvrages. Je participe également à l’accueil des groupes. «
L’HISTOIRE DES FAMILLES
« J’ai appris à connaître l’histoire par le biais du vécu des familles. Cela montre que l’histoire que l’on nous apprend est bien différente de celle vécue par les gens. Ce double regard enrichit les connaissances. »
Clin d’œil du destin : Mélanie, alors monitrice éducatrice, était à l’initiative de la première visite au Mémorial d’un groupe de personnes en situation de handicap. Une expérience qui avait tant marquée cette mayennaise « de cœur » (elle est originaire du nord) qu’elle a saisi l’opportunité de rejoindre l’équipe.
Une grande bienveillance
« Pour moi, c’était une évidence. En préparant soigneusement cette visite à l’époque, j’avais apprécié l’état d’esprit de l’équipe du Mémorial qui, tant pour les professionnels que les bénévoles, se caractérise par une grande bienveillance. Rejoindre La Vigie m’a aussi permis de renouer avec l’histoire familiale et le passé d’un arrière-grand-père déporté. »
Des temps d’échange
« Je suis chargée de l’accueil du public, de guider et de conseiller les visiteurs. C’est nécessaire d’être à l’écoute et de prendre le temps d’échanger. À l’arrivée bien sûr, mais aussi parfois après le parcours de visite car un mémorial dédié à des personnes déportées ne se découvre comme un site de tourisme classique. Certaines personnes aiment faire part de leur ressenti, questionner. J’assure également la médiation avec le public scolaire et, avec les bénévoles, je participe aux travaux de la commission Vigilance. »



Par nos actions et l’hommage rendu aux victimes des camps nazis, nous transmettons les valeurs de tolérance, de fraternité, de réconciliation et de résilience portées par la plupart des Déportés survivants. Ces valeurs nous les appliquons à nous-mêmes au sein de l’équipe et auprès de chacun de nos visiteurs.
C’est grâce à la transmission, l’écoute et la sensibilisation que nous pouvons garantir un accueil bienveillant et personnalisé. Nous œuvrons pour que la visite du Mémorial et la participation à nos événements marquent les esprits et suscitent la réflexion chez les citoyens d’aujourd’hui et de demain.
Nous accueillons chacun, chacune, qui souhaite rejoindre ou soutenir ce projet collectif qu’est le Mémorial.
Jocelyne, Aurélien et Mélanie

Le musée Robert-Tatin à Cossé-le-Vivien. J’y vais régulièrement. Cet artiste a osé sortir du cadre, toucher à toutes les formes d’expression. Le musée propose de belles expositions temporaires. C’est un lieu qui m’inspire.

La cité gallo-romaine de Jublains, un site remarquable à l’échelle régionale. Je l’ai découvert il y a longtemps avec mon collège (j’étudiais le latin). Depuis, j’y retourne régulièrement.

Fontaine-Daniel. C’est la nature, le vert, les paysages qui m’ont attirée en Mayenne il y a 20 ans. J’ai tout cela dans ce beau village où j’apprécie également la convivialité de l’épicerie coopérative, pour boire un verre ou trouver des produits de qualité.