À la rencontre de ...
UNE JOURNÉE – AU MOINS – SUR LE SITE
Désormais valorisées par le musée, les richesses découvertes à Saulges autour des années 1870 puis depuis 1967, font de ces 22 grottes patiemment creusées par l’eau (et fréquentées depuis plusieurs dizaines de milliers d’année) un site paléolithique majeur à l’échelle nationale. Mais pas seulement, car comme le rappelle, unanime, l’équipe du musée : « Saulges est un site complet où l’on préserve une extraordinaire biodiversité, où l’on peut randonner, pratiquer l’escalade, la spéléologie, ou tout simplement se promener, respirer, déjeuner… On peut passer toute la journée ici. Avec la diversité des activités proposées, tout le monde s’y retrouve. ». Incontestablement le plus ancien des lieux de séjour mayennais, Saulges en demeure l’un des plus étonnants et attractifs.
2025, l’événement climat.
L’espace d’exposition temporaire du musée prépare pour 2025 un événement autour de l’humain et du climat : « Nous expliquerons comment l’homme préhistorique s’est adapté au climat : ce sera très riche d’enseignements pour notre époque », explique le directeur du site, le mayennais Ulrich Fromy, dont l’équipe s’attache à adapter constamment la muséographie aux découvertes des préhistoriens à travers le monde.
Camille et Sarah, médiatrices tous publics
Vous les rencontrerez au départ des visites ou à la conduite des animations : Camille Boitière-Clayer et Sarah Raisin-Dadre, médiatrices du patrimoine, font le lien entre le public, scolaire ou individuel, et le musée. Si elles ont rejoint récemment l’équipe, elles ont vite mesuré le potentiel du site. Camille le connaît d’ailleurs depuis longtemps puisque la vallée de l’Erve était un lieu de loisirs pour sa famille mayennaise. Elle l’a retrouvée après avoir œuvré sur d’autres lieux de patrimoine en Mayenne. Sarah, entrée en Préhistoire après avoir traversé d’autres époques et d’autres régions, « apprécie les différents aspects du site, le musée, les grottes et ce cadre naturel en complément. »
Camille explique : « En partant des thématiques qui s’imposent naturellement, comme les jeux olympiques en 2024, ou définies par le musée, comme l’exposition climat pour 2025, nous définissons les grandes lignes de l’animation, de tout ce qui va s’ajouter à une visite traditionnelle pour faire vivre le musée de Préhistoire et la vallée des grottes. Cela nécessite de se renouveler constamment pour un public familial, qui veut à la fois apprendre et se détendre, comme pour des visiteurs plus avertis. »
Une diversité illustrée lors des vacances scolaires avec les lundis en famille, les mardis scientifiques, les mercredis pour les tout-petits, les jeudis avec le bol d’air dans la vallée de l’Erve, le vendredi numérique. Ou encore dans les ateliers pédagogiques proposés aux groupes scolaires.
Sarah précise : « Qu’il s’agisse de présenter la vie des humains et des animaux, d’aborder l’art pariétal, les objets découverts lors des fouilles, l’alimentation et les outils usuels, nous associons le musée et les grottes, la découverte et l’expérimentation, nous nous adaptons aux connaissances des élèves. Certains ont étudié le thème auparavant, d’autres arrivent avec des idées préconçues que l’on fait évoluer. »
ANTHONY, ARTISAN TECHNOLOGIQUE
Responsable conservation et développement des produits numériques, Anthony Robert, présent depuis la création du musée, s’y occupe de tout ce qui est lié à l’utilisation des nouvelles technologies : bornes interactives, jeu vidéo et, innovation qui a contribué à lancer le musée, la visite en 3D des cavités fermées au public.
Même s’il parle avec modestie « d’artisanat technologique » au regard des moyens des plus grands musées, le travail d’Anthony illustre le choix fait par le musée « d’avoir une capacité de création en interne pour adapter les outils existants et en concevoir de nouveaux, en nous appuyant sur les compétences de réalité mixte présentés en Mayenne. »
Avec les modules conçus par un ingénieur partenaire, Anthony et l’équipe du musée peuvent intégrer leurs propres contenus dans les casques HoloLens, offrant au public de véritables expositions virtuelles au cœur du musée ou dans les grottes même : « Nous pouvons faire apparaître des objets sur les lieux même où on les a découverts. C’est ainsi que nous avons imaginé Holorigins, animation qui, sur un ton poétique, situe les gravures et objets des grottes de Saulges dans les recherches et théories les plus récentes sur l’art des cavernes. »
Au cœur de la vallée de l’Erve, la mise en tourisme de notre site passe avant tout par l’amour du patrimoine et de la nature. Tout en étant attentif à l’humain, nous adaptons nos propositions de médiation, notamment au musée avec les nouvelles technologies de réalité virtuelle et augmentée…
Nous réduisons nos effectifs de visite en grottes pour leur préservation.
Notre discours s’adapte aux tout-petits comme aux plus pointus, par exemple avec la visite spéciale gravures de la grotte Margot.
Notre boutique se tourne vers le local et l’écologique, à l’instar du miel de la vallée, produit de l’implantation de ruches installées par le chantier d’insertion Vert Avenir de la collectivité afin de préserver les abeilles pour la biodiversité.
Camille, Sarah et Anthony
Camille : « Le Refuge de l’Arche à Château-Gontier. Voué à la cause animale, il s’y fait beaucoup de choses ; c’est aussi un lieu familial, de promenade. »
Sarah : « Le village de Saint-Pierre-sur-Erve, c’est très mignon. Et les habitants y organisent beaucoup d’animations, d’expositions. »
Anthony : « La cité médiévale de Sainte-Suzanne et particulièrement les beaux panoramas de la promenade des poternes. »
Ils ont joué le jeu, mais tous les trois avaient envie de nous dire, comme Anthony : « Saulges, c’est fabuleux, extraordinaire. On ne se rend pas assez compte du patrimoine dément de notre site. »