À la rencontre de ...
FROMAGER SUR LES 5 CONTINENTS
S’il existe déjà une fromagerie artisanale dans la famille, le couple sait très bien qu’on ne s’improvise pas fromager (même s’il apprend). Ancienne DRH, Dominique cherche l’oiseau rare. C’est par le biais d’un candidat, venu par curiosité, qu’ils entendent parler de Nicolas Morillon. Très expérimenté, trop peut-être pour le projet, mais le fait d’être associé, la qualité de l’outil et la crédibilité des repreneurs l’attirent. Un défi de plus pour Nicolas, originaire de Cholet, passé par 3 des 6 grandes écoles fromagères de France, fromager depuis 43 ans, et qui a travaillé dans 14 entreprises sur les 5 continents.
UNE GAMME D’ANJOU
À Bierné-les-Villages, comme dans toute cette partie méridionale de la Mayenne, on appartient à l’ancien Haut-Anjou. Une identité assumée par les premiers choix marketing des trois associés qui ont décidé également de ne transformer que du lait bio. Nicolas Morillon présente les premières créations toutes « d’Anjou » donc : « Nous avons adapté la recette de la Tomme du closier, produit phare de l’atelier auparavant. Cette pâte pressée non cuite, de type abbaye, est devenue Douceur, nature ou avec divers arômes, dont le Cointreau, ou encore morgée à la bière. Notre Fort est une pâte pressée cuite que nous proposons en petites meules, plus pratiques. On se devait d’avoir une Ardoise, un fromage crémeux et cendré, avec cette originalité de la cendre à l’intérieur ; ludique et sympa pour les enfants, le crémeux d’Anjou est sa version plus classique ! Quant à notre Caractère, c’est un type livarot, maroilles ou munster. Nous avons le souci d’innover pour mieux nous démarquer. »
S’APPUYER SUR LE RÉSEAU LOCAL
La démarche commerciale joue aussi la carte locale, d’autant que la réouverture a été appréciée bien au-delà de Bierné-les-Villages. « Nous nous sommes appuyés dès le début sur les crèmeries et les épiciers des environs, avec de très bons retours. Nous livrons quelques restaurants comme La Cantine à Château-Gontier-sur-Mayenne, qui nous suit depuis le début et crée de chouettes recettes avec nos fromages. » La capacité de l’atelier à produire des volumes intéressants a permis de sensibiliser grossistes et intermédiaires. Nicolas, le technicien, Gilles, le financier, Dominique, l’administratrice, forment un trio complémentaire. Renforcé d’un autre trio, deux salariés et une apprentie.
Nous nous attachons à produire des fromages au lait de vache bio issu de quatre fermes locales situées à moins de 10 km de la fromagerie. Un véritable partenariat s’est créé avec les producteurs de lait dont nous avons à cœur de valoriser le travail. Au sein de cette Fromagerie à taille humaine, nous transmettons nos savoirs et partageons notre expérience avec 2 salariés et une apprentie. Pour réduire l’impact environnemental de l’activité de la fromagerie, nous exploitons une chaudière à bois déchiqueté (issu du bocage local) qui produit l’eau chaude de process et le chauffage ; une station d’épuration biologique traite les effluents qui ne peuvent être rejetés dans le milieu naturel. Afin de faire connaître nos produits, de faire découvrir nos métiers, d’échanger avec les consommateurs, de répondre à leurs attentes en produits locaux, une boutique ouvre ses portes au cœur de la Fromagerie, avec la possibilité de jeter un œil sur la production. La Fromagerie du Haut Anjou, c’est une histoire de passionnés !
Dominique, Gilles et Nicolas
Dominique : « Saint-Denis-d’Anjou bien sûr, son patrimoine et une vraie douceur de vivre dans cette petite cité de caractère. »
Gilles : « Château-Gontier et plus particulièrement les rives de la Mayenne, nous y déjeunons régulièrement après avoir fermé notre boutique à la fromagerie. »
Nicolas : « Le musée Robert-Tatin à Cossé-le-Vivien, un lieu improbable, un artiste atypique, l’art contemporain avec un message universel. Partout où je vais, je fais la promotion de ce musée. »