À la rencontre de ...
« J’APPRENDRAI SEUL »
Le premier combat du sculpteur a été sa formation.
Mais les Compagnons sont plus tailleurs que sculpteurs, mais il faut le bac pour entrer aux Beaux-Arts, mais, mais…
« Partout, des barrières se dressaient. De rage, je me suis dit : j’apprendrai seul et je prouverai que c’est possible. Cela m’a aussi permis de m’affirmer ! »
Il a usé bien d’autres trousses de gouges depuis.
Sa première commande ? Un chemin de croix dans une église de campagne. Dès lors, Alain Legros ne cessera d’être sollicité. Entre commandes publiques ou privées et œuvres personnelles, entre art profane et art sacré (« Il y a un côté spirituel dans la création artistique »), l’artiste a séduit par une approche personnelle où le talent est servi pour une profonde humanité.
« L’IMPORTANT, C’EST LE MOUVEMENT »
« D’abord, il y a cette réflexion sur la forme naturelle du bois, avec ses lignes, des bois tournés, marqués… Malgré mes outils « barbares », j’attaque le bois avec beaucoup d’humilité.
Il faut aller chercher à l’intérieur de l’arbre quelque chose qui peut ressembler à une partie d’un corps, il faut trouver le fil… Figuratif ou abstrait, c’est le mouvement qui est important.
Vivant, l’arbre fait le lien entre la terre et le ciel. Mort, je lui propose une deuxième vie.
Parfois, les gens m’apportent des bois qu’ils n’ont pas voulu brûler… »
« LE SENS DE L’ACCUEIL »
Depuis dix ans, Alain Legros a quitté l’atelier familial de Thubœuf (repris par son fils) pour installer sa boutique atelier, Sous l’écorce, à Lassay-les-Châteaux, entre la place du village et le château médiéval.
Dans une vénérable bâtisse, l’ancien Hôtel du Grand Turc, il voisine avec l’office de tourisme : « On partage le même sens de l’accueil. Je fais partie du bureau de l’office, je participe avec bonheur aux événements. Le pays vit parce qu’on y fait des choses ensemble. Culture et tourisme pour moi c’est lié. Quand je suis là, la porte est ouverte, je suis très content de recevoir du monde, que ce soit les voisins ou des touristes. ».
Si les œuvres d’Alain Legros sont très présentes dans la campagne, les jardins, les églises de la Mayenne, le mieux est d’aller rencontrer l’homme, Sous l’écorce.
J’aime rencontrer et échanger avec les gens qui poussent la porte de la vieille bâtisse que je partage avec l’Office de Tourisme.
Je propose à votre regard des sculptures nées de mes mains et de la chair des arbres qui nous entourent, des essences locales : chêne, cerisier, noyer, tilleul… à qui je donne une seconde vie. Je taille, fends, évide, étreins et polis l’arbre pour donner naissance à des personnages libérés de leurs racines, suspendus entre ciel et terre.
« Sous l’écorce » est également un lieu de partage et d’expression où j’aime à présenter les travaux d’autres artistes amis (peinture, feutrage, photographies…).
À travers des moments de découverte (cours du soir, stages d’été…) je partage les gestes du sculpteur sur des œuvres personnalisées.
J’offre la possibilité aux personnes qui souhaitent exprimer leur créativité de connaître les bons gestes.
C’est avec beaucoup de plaisir que je vous accueillerai dans mon atelier, au cœur de Lassay, que j’aime tant.
Alain
« Lassay-les-Châteaux, évidemment. C’est un lieu sympa et vivant. Je suggère une déambulation jusque dans les plus petites ruelles : c’est autant un état d’esprit qu’un itinéraire ! »